"Eurovélo 6" : l'Autriche

Jour 1

Je pars de Passau plongé dans la brume matinale et un froid glacial. Mon voisin australien claque des dents et moi pour le rassurer je lui répète la sentence connue: "Il fera beau et chaud aujourd'hui". Seulement une heure plus tard lae brouillard laisse place au soleil chaleureux de septembre. Les thermomètres exploseront à nouveau. Dès les premiers kilomètres je quitte le pays de Beethoven pour celui de Mozart. Malgré le vent de face j'avance bien sur le plat quasi parfait. Sur la portion autrichienne la piste ne quitte pratiquement pas le Danube. Le sprint se poursuit sur la rive nord, baignée dans la lumière chaude du soleil, sans problèmes quand soudain la route s'arrête. Je dois prendre un bateau pour rejoindre l'autre rive, froide et sombre, plongée dans l'ombre de la colline. À 10km de Linz, re-belote. À nouveau je dois prendre un bateau ou emprunter une départementale chargée. J'arrive enfin à Linz, ville préférée de Beethoven, Mozart et Hitler, et pour les amateurs d'astronomie, ville natale de Kepler. Ville déchirée pendant la guerre de 39-45, avec une double libération. Je fais un tour au centre-ville et je m'arrête pour goûter au fameux Linzertorte, tarte avec une confiture de fraise. Mon camping n'est pas loin mais une faute d'inattention me fait visiter tous les villages aux alentours. Avec l'aide de quelques locaux bienveillants mais mauvais en anglais, j'ai heureusement retrouvé le Danube et la piste cyclable au niveau de Mauthausen, célèbre jadis pour son camp de concentration sévère et sanglant. Je me retrouve au camping d'Au an der Donau. Juste à côté du camping, la musique est à fond et les gens densent. C'est le bal des pompiers. Je m'y retrouve à manger des wursts, boire une grosse pinte et écouter du rock allemand/autrichien.

Ottensheim

Linzertorte

Linz

Coucher de soleil sur le Danube

Jour 2

L'histoire se répète - brouillard, soleil, sécher la tente et repartir pour de nouvelles aventures. L'Eurovélo 6 se promène sur les deux rives, et il faut faire attention car les ponts sont rares. Je marque un arrêt à Melk et son abbaye imposant. À partir de ce village les vignes deviennent un élément inséparable des colline danubiennes. Pour les armateurs de vin, la piste cyclable sur la rive sud traverse un bon nombre de vignobles et vous allez certainement trouver votre bonheur dans une des nombreuses caves de dégustation. Les pommes et les poires ne manquent pas non plus, et comme nous sommes dimanche, c'est tout ce que j'ai à manger. Je suis dans la Wachau, la vallée romantique de l'Autriche. Je m'arrête finalement au camping de Krems à 75km de Vienne. C'est une des plus anciennes cités d'Autriche. En me promenant dans les quartiers hauts de la ville je tombe sur une terrasse avec table de pique-nique et surtout avec une vue imprenable sur l'église de la Frauenbergplatz et tout au loin l'abbaye bénédictine de Göttweig.

Grein

L'abbaye de Melk

Krems

Terrasse de luxe à Krems

Jour 3

L'étape sera courte aujourd'hui, seulement 75 petits kilomètres jusqu'à la capitale autrichienne. Le début du parcours est au calme, entre le fleuve et la forêt. La seule trace de l'humanité sont les pêcheurs espérant capturer le déjeuner avant d'aller chez le poissonnier. À l'approche de Tulln, les barrages hydroélectriques se multiplient (en fait l'Autriche ne possède pas de centrales nucléaires). Tulln est une petite ville avec beaucoup d'histoire, joliment mise en valeur. Prochain arrêt - l'abbaye baroque de Klosterneuburg. L'église de l'abbaye, construite au 12em siècle, frappe avec sa splendeur. Et surtout elle m'abrite car dehors le temps commence sérieusement à se gâter. La pluie me manquait. Encore 15km et j'arrive dans la première grosse ville de mon voyage. Avec beaucoup de chance, car il n'y a aucune indication, je retrouve l'Office de Tourisme. Direction l'auberge de jeunesse, et oui je suis encore jeune, pour un prix plus que raisonnable et à l'abri de la pluie. Cet après-midi je fais le touriste perdu, je flâne dans les rues sans aucun but.