"Iran" : de Zanjan à Téhéran

Téhéran, Iran 1

Jour 1

La route entre Zanjan et Abhar est très monotone et inintéressante. Seule chose notable est la ville de Soltanieh au prix d'un détour de 5km. De loin je remarque l'immense dôme qui domine toute la ville. Après celui de la Santa Maria del Fiore à Florence et Hagia Sophia à Istanbul,  c'est le troisième plus grand dôme en briques au monde, mais certainement le plus ancien.
Je n'ai pas trouvé d'hôte pour ce soir et je dois aller à l'hôtel. J'arrive à Abhar et je tombe sur un hôtel assez cher et pas aussi bien. J'aurais pu chercher un peu plus mais la monotonie d'aujourd'hui m'a plongé dans un état de lassitude, j'accepte tant pis.
Soltanieh - le Dôme
Soltanieh - le Dôme

Jour 2

Ce matin tout est trempé, la pluie revient. Aujourd'hui ma destination est Qazvin, la dernière grande ville avant Téhéran. Hier j'ai envoyé des demandes d'hébergement mais je n'ai toujours pas de réponse. Une grosse coupure d'électricité ce matin me prive du réseau internet.
Après 40km, les montagnes qui m'entouraient jusqu'à là disparaissent. C'est le signe que je suis entré dans la plaine de Qazvin, des champs à perte de vue, maltraités par le vent. Je m'arrête à une station de service pour demander du Wi-Fi. Ma présence crée un attroupement de gens voulant m'aider. Un partage sa connexion 3G, un autre me prête son portable pour appeler. Vérification rapide des e-mails, super j'ai un hôte pour ce soir. Prochain challenge, trouver l'adresse exacte écrite en farsi dans mon cahier.
J'arrive à Qazvin et rue par rue, croisement par croisement je me reproche de l'endroit, aidé par les locaux moqueurs de mon incapacité de parler leur langue.
Hooman vient me chercher avec son vélo et me parle de son projet de grand voyage en Europe (après le service militaire bien-sûr). Ce soir, il a un autre invité, Lara, une jeune parisienne amoureuse de la vie nomade. Après un délicieux dîner préparé par la mère de Hooman, on passe la soirée avec ses amis à discuter de la France, de l'Iran, des voyages, de nos premières impressions.
À la fin de la soirée Hooman s'éclipse et revient avec un gâteau et des bougies dessus. Mon anniversaire est dans 1 semaine et je suis peut-être un peu superstitieux, mais j'apprécie le geste. C'est vraiment trop gentil de leur part. Je leur explique pourquoi on ne fête pas avant la date et ça les fait marrer.
Je me couche avec le bruit de la pluie tapant sur les toits.
Avec les amis
La musique live

Jour 3

Journée dédiée à la visite de Qazvin, l'ancienne capitale d'Iran. Accompagné par  Hooman, nous visitons une maison traditionnelle d'un riche citoyen, devenue un musée. Quazvin est la deuxième capitale dans l'histoire moderne de l'Iran, la première étant Tabriz.
Maison traditionnelle
Maison traditionnelle
Selfie time
L'après-midi nous visitons le palais de la ville qui abrite aujourd'hui le musée de la calligraphie. De beaux manuscrits et des livres anciennes, la calligraphie dans toute sa splendeur. Nous continuons notre visite avec le Caravansaray, joliment reconstruit. Nous prenons un thé dans un café branché et j'ai droit à une démonstration d'un calligraphe.
Palais de Qazvin
La calligraphie
Manuscrit ancien
Caravansaray
Caravansaray
Je ne peux pas omettre de placer quelques phrases concernant la cuisine de la maman de Hooman. Chaque repas est une découverte délicieuse et esthétiquement recherchée. À Qazvin on mange majoritairement du riz et du poulet. On utilise beaucoup le safran pour l'assaisonnement et la décoration des plats.
Nous terminons la soirée avec l'inventaire complet de mon équipement. Hooman rêve de voyager à vélo en Europe et je lui donne quelques conseils.
Le dîner

Jour 4

Je quitte cette magnifique famille qui m'a accueilli ces 2 derniers jours, pour me diriger vers Téhéran. La route est toujours aussi monotone. Au nord de hauts cols refont surface, mais la mauvaise visibilité les réduit à de vulgaires contours. Un motard n'arrête pas de me suivre et de me parler en farsi m'invitant à déjeuner chez lui. Après le nième refus, il m'offre une écharpe (car il fait froid) et fonce loin devant. Les iraniens sont de drôles d'oiseaux.
Téhéran est à 40km et la circulation devient vraiment trop chaotique (plus que d'habitude). L'agglomération de la capitale compte 15 millions d'âmes. À cause des travaux je suis obligé de quitter la route principale et là commence l'aventure. Un gars m'expliquer comment rejoindre la bonne route mais de sa bouche ne sortent que des mots en farsi et finalement il accepte de me montrer. Je suis sa voiture jusqu'à l'endroit et au lieu de me dire au-revoir, Youssouf me propose d'aller prendre un thé chez lui. J'accepte l'invitation pensant que je passerais la nuit chez lui. Nous discutons via Google Translate quand soudain il me dit qu'il est temps de partir. J'ai dû mal comprendre mais je me retrouve sans toit et la nuit commence à tomber. Il m'accompagne jusqu'au centre-ville où il connaît des hôtels. Le premier à 30€ la nuit, le deuxième à 25€ et un autre à 5€ interdit aux étrangers. Je lui dis que c'est hors de questions de payer autant d'argent. Il remarque ma déception plus que visible et guidé par son envie de m'aider, il m'invite finalement chez lui. La route est courte mais périlleuse. Un premier éclair jailli dans le ciel nocturne de Karaj. Le déluge ne tarde pas. En 7 minutes je suis tout trempé. Les lampadaires dans la rue clignotent en rytme des tonnerres. Une bonne douche et je suis comme neuf. L'épouse de Youssouf n'est pas là ce soir et on passe la soirée entre mecs devant un film d'action américain. D'ailleurs il est très adroit avec la télécommande pour censurer les scènes avec des filles en bikinis qui font des bisous bisous avec des garçons.

Jour 5

Aujourd'hui je fais ce que je n'ai pas fait hier. Je rejoins Téhéran et à 10h je suis installé à l'auberge de "vieillesse" (mosaferkhanen). Tous mes colocs ont plus de 50 ans, mais pour une nuit je survivrai. Il faut juste faire attention à mes affaires. Je sors faire un tour après une consultation avec les locaux. Même eux ne savent pas quoi visiter dans la ville, il y a tellement peu de choses pour les touristes. Je monte vers le nord de la ville pour visiter Sadd Abad. C'est un grand parc qui fait le bonheur aux amoureux des musées. Avant d'y parvenir je traverse un quartier de riches où on ne voit que de hauts murs et des portes gigantesques. Entre le nord et le sud de la ville il y a 500m de dénivelé. Les cyclistes doivent bien choisir où habiter.
La tour Azadi
Palais Sadd Abad
Palais Sadd Abad
Le parc
Sadd Abad
Je vois de loin la belle mosquée Emamzadih Salah. Aujourd'hui c'est vendredi, jour de prière pour les musulmans et noir de monde. Pour la première fois je visite une mosquée iranienne de l'intérieur. Je suis choqué par le kitch. Des néons verts, murs et plafond recouverts de cristaux. Je ne voudrais pas juger mais là c'est tout simplement ridicule.
J'avais prévu de rester 3 jours à Téhéran, mais tous les gens que j'ai rencontrés jusqu'à là m'avaient conseillé de ne pas perdre plus de temps. Maintenant je comprends de quoi ils parlaient. Peut-être Téhéran est une bonne ville pour y vivre mais pour un touriste lambda sans guide, c'est une ville sans intérêt. Je raccourci mon séjour dans la capitale et dès demain je partirai vers le sud.
Emamzadeh Saleh
Soltanieh - le Dôme
Avec les amis
Maison traditionnelle
Maison traditionnelle
Maison traditionnelle
Balade nocturne
La calligraphie
La calligraphie
La Grande Mosquée
La Grande Mosquée
Au Caravansaray
Téhéran
Sadd Abad
Palais Sadd Abad
Le parc
Téhéran
Emamzadeh Saleh


1 commentaire :

  1. Ha ha, c'est fabuleux !
    Et au fait, ils avaient vraiment l'air super cool tes copains moustachus !!

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