"Thaïlande" : fin de l'acte Un

Jour 1

Je repars de ma chambre low-cost et je continue ma route vers le nord suivant la côte est. Aujourd'hui je ne prévois que 70km et de nouveau poussé par le vent, je ne fais qu'une bouchée de la route. À l'ouest j'aperçois les petites collines de demain. Pour rejoindre la côte ouest il n'y a pas 36.000 chemins.
Je m'arrête dans la dernière ville avant la grimpette - Long Suan, une grande cité très vivante. Je me promène sur l'avenue principale et je passe à côté d'un parc. Je remarque le toit d'un temple caché. J'entre dans le parc et je suis accueilli par un moine avec une raquette de tennis en plastique, comme celles qu'on utilise pour dépoussiérer les tapis. J'hésite à avancer mais c'est comme si le tennisman s'en fout complètement de moi. Une photo discrète et je continue ma route jusqu'à la case prison de la ville. J'ai peur de la prendre en photo pour ne pas être suspecté d'organiser un "prison break". C'en est trop pour aujourd'hui.

Les collines de demain

Wat Dan Prachakorn

Jour 2

Il est temps de mouiller le maillot. D'ailleurs depuis 3 jours je roule avec celui sans manches et mes bras de mollusque dépourvus de muscles ont cramé. Avant j'avais une belle différence de cycliste (noire et blanche) et maintenant c'est du rouge et noir. Je dois avoir l'air ridicule dans les yeux des thaïlandais, mais heureusement cela ne tue pas.
Dès les premiers kilomètres j'attaque les collines et ainsi sur 75km. Au total, mille montées et mille-et-une descentes, de beaux paysages et beaucoup de sueur. Pour terminer la traversée je plonge vers la mer d'Andaman sur une route à 8% où j'enregistre une vitesse de pointe de 68km/h.
Encore un dernier effort, 25km me séparent de Ranong. Un conseil, dans les grandes villes il est préférable de repérer le quartier des hôtels pour ne pas perdre beaucoup de temps. Je m'installe dans une auberge et si ce soir il y a élection de "Mister Dortoir", je gagnerais. Enfin je suis le seul client, mais j'accepterais la couronne sans scrupule.
La ville propose aux étrangers amateurs de plongée un point d'embarcation vers des croisières paradisiaques. Les touristes sont partout, et la plupart d'entre eux parlent la langue de Molière et d'autres celle de Hitler, de Nietzsche pardon. Je suis sûr qu'il y a des choses intéressantes à voir ici mais c'est beaucoup trop pour un homme seul et fatigué. Je sors de mon royaume guidé et motivé par la faim. Je profite pour faire un tour de quartier en cherchant quelque chose à manger. Le palais Rattanarangsan attire touristes et locaux avec son parc et un belvédère en hauteur pour les plus courageux dont je ne fais pas partie.
Comme le titre de l'article l'indique, c'est ma dernière soirée en Thaïlande mais je reviendrai très prochainement pour une autre dose de temples, bananes frites, brochettes de poulet et cafés glacés.