"Thaïlande" : le golfe de Thaïlande

Chaiya, Thaïlande 0

Jour 1

J'arrive à la première heure au poste de frontière. Je passe sans problème le côté malaisien et je me dirige dubitatif vers la barrière thaïlandaise. On contrôle mon passeport et on m'annonce qu'il faut faire un visa ; je suis bien au courant, merci. J'attends l'arrivée de l'agent chargé des visas, qui se pointe vers 8h. "Aucun problème", me dit-elle. Je remplis quelques papiers et j'y colle mon portrait, sérieux et de face. Pourquoi je vous raconte ça ? Le moment le plus intéressant vient quand il faut régler les frais de visa. Sur le papier que j'ai rempli 5 minutes plus tôt, il est écrit noir sur blanc "1000 bahts" (25€), mais la douanière m'en demande 1500. "Pour une demande express c'est 1500", m'explique la dame. Je me renseigne sur le caractère urgent de mon visa, car je ne demande rien de tel, et il se trouve que toute demande faite avant 8h30 est jugée "express". "Mais il est 8h20", faut pas abuser. Je regarde la montre et je vois 7h20, le décalage horaire, dans sa forme la plus maléfique, à la frontière. Donc je continue mon raisonnement, "Si on attend 8h30, ça sera 1000 ?", je demande innocemment. "OK, 1200 bahts", propose la dame. Je ne savais pas que les frais de visa se négocient. Enfin dans la bonne humeur j'accepte de payer ce surplus illégal. C'est elle qui tient le tampon et mon passeport, je ne voudrais pas paraître hostile. " Welcome to Thailand".
De nouveau maltraité par le vent j'avance lentement vers la côte est et le golfe de Thaïlande. J'arrive finalement dans le chef-lieu de la région - Songkhla City. Je voudrais profiter de la plage cet après-midi et je passe pour repérer les lieux. Je vois une mer agitée et déchaînée. D'énormes vagues marrons, me rappelant le sketch de Danny Boon sur Berck, se déversent sur la plage déserte.
Je trouve une maison d'hôte en plein milieu de la vielle ville. Sans clim, je me prosterne devant le ventilateur.
Première chose à faire c'est de sortir les 2 pièces de 10 bahts de ma sacoche. Je ramène ces pièces depuis Paris, c'est la véritable raison de mon voyage. Vous remarquez la ressemblance avec les pièces de 2€. J'ai eu la première pièce il y a 4 ans dans un restaurant chinois. Je me suis promis de la dépenser à ça juste valeur. J'ai gagné la deuxième dans un supermarché discount germanique il y a 1 an, ce qui a renforcé un peu plus ma motivation.
La mer déchaînée
Phrabuddhasrisongkhlanakarin (???)
Rama IX
Monastère
Je sors pour trouver quelque chose à manger et je retrouve ma rue complètement métamorphosée. Trois heures plus tôt il n'y avait pas une mouche et là, des vendeurs partout : bouffe, vêtements, artisanat et encore de la bouffe. Je me promène dans les rues autour du musée national et c'est partout la même atmosphère festive. Je commence mon repas par des nouilles végétariennes, puis des nouilles au poulet. Je passe devant un stand particulier et mon regard s'arrête sur tous genres d'insectes frits. Je ne peux pas résister et je me concocte un cocktail de mille-pattes, larves et sauterelles avec une sauce barbecue.
Sur la place centrale, la fête bât de son plus fort. Des retraités prennent en otage le microphone du karaoké et un transsexuel marionnettiste se casse la voix (très masculine) en les accompagnant. Je me trouve dans une autre dimension. Dans un mauvais film d'art et d'essaie.
De retour dans ma chambre je surprends une blatte. Elle doit s'estimer chanceuse car je n'ai plus faim. Ce soir, les 2 fameuses pièces financent un bol de nouilles et un granitas. Mission accomplie, je peux arrêter tout.
La foire
Le dîner

Jour 2

Je quitte Songkhla et je poursuis ma route vers le nord en longeant la côte. Étrangement le vent aujourd'hui m'est favorable. Je me pince pour me sortir de ce rêve; non, je ne rêve pas. Le ciel est couvert et je profite pour avancer rapidement sur un plat parfait, épargné par le soleil et soutenu par le vent ; aidé par la Nature. Malgré le fait que la route est dessinée à seulement 100m de la mer, il faut attendre 70km pour la voir ses eaux verdâtres et l'écume de ses vagues. Encore une mauvaise journée pour la plage.
Je me sens obligé de glisser un petit mot concernant les chiens thaïlandais. Ils sont désagréables, à la limite de l'agressivité. S'ils ne corrigent pas leur comportement, ils risquent de terminer dans le livre de recettes culinaires, si ce n'est pas déjà le cas.
Après 125km je croise un hôtel et je décide qu'il est temps de laisser Günther se reposer. Les chambres sont des bungalows confortables et bien équipés. En absence des parents, deux jeunes me font la visite et m'annonce 10€ la nuit. La tradition oblige une négociation. Je propose 7,50€ et là je vois un signe de négation. Je ne vais quand-même pas céder. Je remonte sur Günther et nous repartons à la recherche d'un autre hôtel. Dix minutes plus tard, un scooter arrive par dernière et ralentit. Je reconnais tout de suite le jeune de l'hôtel. Il me dit, enfin il me montre avec des gestes, qu'on accepte mon offre. Je suppose qu'ils ont appelé leurs parents et ils se sont fait engueulés d'avoir laissé échapper un client. Je commence à prendre du plaisir à négocier, quelque chose que je n'aimais pas auparavant.
Le retour est plus difficile, contre le vent, et je lui fait comprendre, avec sourire, mon agacement. Une fois arrivé dans mon bungalow, le garçon me ramène 2 bouteilles d'eau, une compensation bien méritée.
Je me dis que je n'ai pas dormi chez l'habitant depuis très longtemps et je consulte le site WarmShowers. Un rapide échange de mail et c'est réglé.

Jour 3

Seulement 60km me séparent de mon hôte, alors je ne vais pas entrer dans les détails du parcours. J'arrive à Nakhon Si Thammarat, dont le centre-ville est équipé de Wi-Fi et je contacte mon hôte, Toon. En attendant son arrivée je tourne autour des principales attractions de la ville : temples, parcs et anciennes fortifications. Un cycliste me fait signe et je reconnais Toon.
Le balayeur de Thammarat
Les gardiens du temple
Avant de rentrer à la maison nous prenons le temps de discuter vélo autour d'un verre de jus. À 50 ans, Toon a découvert sa passion pour le vélo il y a 10 ans et rêve depuis de faire un tour en Asie. Le problème ce sont les congés payés. Il est fonctionnaire et il a droit à 10 jours par an !!! Et il peut accumuler maximum 30 jours. Il vaut mieux attendre la retraite dans ce cas. Nous repartons et j'avoue le papi à un très bon rythme. J'espère être à son niveau dans 20 ans. Il habite à 15km de la ville mais à cette vitesse, nous serons à la maison très vite. Je sens les premières gouttes de fraîcheur perçant l'air chaud. La pluie s'intensifie et nous sommes obligés de s'abriter. Après 2 arrêts forcés, nous arrivons à la maison complètement trempés. Quand j'y pense, c'est ma première pluie depuis le Téhéran il y a plus de 3 mois.
La famille de Toon possède un grand terrain où tout le monde a construit sa maison. Celle de Toon est composée de 3 cabanes autour d'une terrasse. Depuis le départ de ses enfants pour Bangkok, une des cabanes sert de salon et chambre d'amis. Je rencontre sa femme, son frère, sa belle-sœur et sa sœur. La communication n'est pas facile mais leur hospitalité et gentillesse n'ont pas besoin de traduction. Pour le dîner nous allons en ville dans un restaurant chinois.
Avec Toon sous la pluie
À l'abri

Jour 4

Nous partageons un super petit-déjeuner - rouleaux de banane et riz. Je quitte mon ami thaïlandais sous le ciel nuageux. Avant mon départ j'ai droit à un cadeau - un maillot "Bike for Dad". J'en ai vu beaucoup de gens avec ce maillot. Je comprends que le papa c'est le roi Rama IX et le maillot est pour célébrer son anniversaire.
La météo ne prévoit pas de pluie aujourd'hui et cela m'arrange. Je me dirige vers Don Sak, un village portuaire, dans le but de rejoindre l'île Samui (Koh Samui). Sur la carte je vois 3 ports à proximité de la ville et je pressens les ennuis. J'essaie de me renseigner auprès d'un commerçant mais trouver quelqu'un qui parle anglais n'est pas une tâche aussi facile. Jusqu'à là (Inde, Népal et Malaisie) je naviguais dans les anciennes colonies britanniques où la langue de Shakespeare a laissé des traces.
J'arrive au port le plus proche de la ville et confirmation, ce n'est que pour les passagers, aucun vélo n'est accepté. Je dois aller au port d'à-côté. Ma montre indique 13h35 et 7km me séparent du port. La logique exige que le prochain ferry parte dans 25 minutes. Je donne tout et j'arrive 8 minutes avant le départ.
L'île est très touristique et logiquement les hôtels ne manquent pas. Je ne suis pas trop motivé pour chercher le moins cher. Je veux juste me reposer.
Je fais un tour en ville au coucher de soleil. Le ciel est magnifique avec d'épais nuages rougeâtres. En me promenant je trouve un hôtel pas cher et je réserve ma journée de demain. À côté du port c'est très animé comme à Songhkla. Concerts de chanteurs thaïlandais inconnus, beaucoup de nourriture et beaucoup de friture, voilà en gros à quoi ressemble une soirée sur Koh Samui.
Paysage de la route
La côte thaï
Le port de Nathon

Jour 5

Je profite à fond de ma chambre de luxe jusqu'à midi. Je monte sur Günther et nous faisons les 300m jusqu'au nouvel hôtel. Aujourd'hui j'ai envie de faire mon fainéant. Je trouve quand-même un peu de motivation pour sortir me promener. L'île est immense et il est impossible de la visiter à pied et surtout en une journée. À proximité de la ville, quelque-part dans la montagne se trouve Hin Lad, chute d'eau, ou plutôt une cascade. C'est là où je décide d'aller cet après-midi.
Le sentier à travers la jungle est formé de roches et de racines, et entourée d'une végétation paradisiaque. Je remonte le courant de la rivière en suivant le sentier parsemé d'obstacles, sous la pluie qui devient bientôt déluge. Les touristes se font rares et le plaisir d'être seul avec la nature dans tous ses états est indescriptible. J'ai bien fait de prendre mon maillot de bains. Je trouve une mini plage privé où le ruisseaux est calme - une baignade dans l'eau fraîche de la montagne.
La nuit risque d'être longue et insomniaque. Mon hôtel bon-marché se trouve 20m du port où les animations de la ville se déroule bruyamment jusqu'au 1h du matin. J'essaie de m'endormir sous les chants thaïlandais, mais impossible. Le pauvre chanteur s'acharnant sur le micro, personne ne l'applaudit ; des fois il fait des blagues auxquelles il est le seul à se marrer. Il fera mieux d'abandonner le showbiz et de me laisser dormir.
Temple
Obstacles
Cascade
Plage

Jour 6

De nouveau sur le contient asiatique je pédale à fond jusqu'à mon premier arrêt de la journée - Surat Thani. Si vous arrivez de l'est vous serez accueillis per le temple Phonimit. Surat Thani est la plus grande ville de la région et les attractions ne manquent pas. Pourtant je roule décidément et inarrêtablement. Je quitte la grande route et je plonge dans une petite et calme départementale, à milliers de virages évitant des cocotiers, des mares et des rivières - un pur bonheur. J'approche la ville Chaiya où je sais qu'un hôtel pas cher se trouve. Un gars en voiture m'escorte jusqu'à l'endroit que je n'aurais jamais trouvé tout seul. Les prix répondent à la qualité et comme je suis militant du moindre coût, je récupère les clés de la chambre la moins chère.
Je passe la fin de l'après-midi avec mon voisin canadien à discuter de tous et n'importe quoi, mais essentiellement de voyage. La fatigue prend le dessus et je m'endors avant même de pouvoir écrire ces phrases. Ne jugez pas la qualité de ces dernières car elles sont nées quelque-part dans une partie perdue d'un cerveau fatigué.
Temple Phonimit
Surat Thani - Pillar
Statue géante
La raison du voyage
Monastère
Monastère
Karaoké
Le dîner
La statue du parc
Toon et sa famille

Temple caché
Depuis le bateau
Fin de journée à Samui
Bananes
Racines
Sentier
Touriste
Rivière
La route - virage


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