"Japon" : autour de la mer de Seto

Kobe, Japon 0

Jour 0

Je quitte Hiroshima en paix, en cet fin d'après-midi. La route monte vers Kumano où j'espère trouver un coin pour camper. Mon pneu arrière me lâche au pire moment et je termine la montée à pied (j'ai ni chambre à air, ni rustine). Je cherche un magasin de vélo, mais les locaux ne semblent pas au courant. La ville est connue pour son industrie de calligraphie - pinceaux, papier, encre. Elle représente 80% de la production nationale. Ils pouvaient diversifier un peu l'économie, avec un magasin de vélo par exemple. Finalement je trouve un garagiste et on répare la chambre à air avec un rustine pour moto. J'ai perdu beaucoup de temps dans cette histoire et pour trouver un terrain de camping j'utilise mon joker ultime - la police. J'entre au commissariat et je mets un peu d'action dans le quotidien monotone des policiers. Ils auront enfin quoi raconter à leurs femmes ce soir. Ils se mettent tous à mon service, sauf le plus vieux qui ne quitte pas son smartphone. Après quelques malentendus, ils me trouve un parc où je pourrais m'installer.
Maki géant 

Jour 1

Après 40km dans le calme matinal j'arrive à Takehara, encore une ville historique. Le vieux quartier est de l'époque Edo et conservé pratiquement à 100%. Je marche tranquillement dans les rues du quartier et je rencontre un garçon dont le t-shirt "Tour de France" trahit la passion. Nous visitons ensemble quelques maisons traditionnelles datant d'il y a 150 ans. Nous parlons de ses projets de carrière. Étant en 4ème année de l'école maritime, il veut devenir capitaine de cargo, mais pour ceci il vaut qu'il réussisse son examen demain.
Je me plains de mon pneu arrière et de mes crevaisons. Je pince le pneu pour illustrer mon problème et je sens qu'il est un peu dégonflé. Je ne comprends pas comment et quand j'ai crevé. Il m'aide à trouver un vélociste où j'achète un nouveau pneu et un stock de chambres à air. Mais ce n'est pas aussi simple. Le vieux vendeur descend dans sa cave à la recherche du pneu. Cela fait 15 minutes, est-ce que je dois appeler les pompiers? Heureusement il revient avec un pneu pour VTT, pas du tout adapté à la route mais ça sera mieux que ma passoire de pneu. Trois crevaisons en quatre jours, il y a de quoi devenir fou.
Je suis prêt pour reprendre la route. J'arrive rapidement à Onomichi où une section de 80km sur piste cyclable m'attend - Shimanami Kaido (La route des îles). Je vais traverser la mer de Seto en passant d'île en île, sept en tout, connectées par 6 ponts emménagés pour les vélos.
De magnifiques plages désertes, de belles îles sauvages, de la pluie rafraîchissante, je me sens en Bretagne. La première île est très grande et occupée presque intégralement par l'homme. Je la passe en transit et j'accède à la deuxième, Innoshima, beaucoup plus petite et vierge. J'aurai plus de chance de trouver un endroit calme pour la nuit.
Dès l'arrivée sur l'île j'aperçois un parc. C'est une aire de camping mais tout est fermé et je profite pour m'installer sous l'abri du restaurant. J'ai même du Wi-Fi. Le pluie ne s'arrête pas toute la nuit et je suis bien content de mon toit.
Ancienne maison
Takehara
Intérieur de maison
La déco 
Poutres 
Mer intérieure de Seto

Jour 2

Je me réveille avec l'odeur de la mer. Je traverse des villages de pêcheurs dans un calme et paisibilité agréable. Pour suivre la piste cyclable, rien de plus facile, ils ont tracer une ligne bleue continue. De pont en pont, d'île en île, j'arrive sur Shikoku, la 4ème plus grande île japonaise. D'ailleurs le dernier pont, long de 4km, propose une jolie vue. Je retrouve l'ambiance citadine. Encore une journée au Japon.
Le sanctuaire des cyclistes 
Un long pont

Jour 3

La journée s'annonce mauvaise. La pluie décide de descendre vers la terre dès le matin. Je m'arrête pour éviter une grosse averse et je vérifie le bulletin météo. Je comprends que ce n'est pas la peine d'attendre.
D'après le guide c'est une région célèbre pour ses nouilles de blé. Étant la région la plus sèche du Japon et la culture du riz n'étant pas possible, les agriculteurs se sont spécialisés dans le blé. Quand je regarde autour de moi je ne vois que des rizières... et de la pluie.
La route m'emmène jusqu'aux pieds du temple Konpira-san. Pour y accéder il faut tout d'abord monter les 750 marches. C'est un lieu de pèlerinage très important pour les japonais. Je fais un trait sur la visite et je continue vers Takamatsu. Sur une colline se trouve le camping. Je monte pour voir et je rencontre le gardien qui m'annonce que le camping est fermé. Il m'autorise à mettre ma tente sous un abri pour une nuit. Mais je ne demande rien d'autre, monsieur. Je descends en ville pour me chercher un dîner et je remonte le déguster à côté de ma tente en compagnie des moustiques carnivores.

Jour 4

Cette nuit était une des meilleures sous ma tente. La pluie n'a pas arrêté de maltraiter le toit de l'abri, mais ma forteresse est restée sèche.
Le matin toute la colline baigne dans l'humidité. Je descends vers le port pour prendre le ferry. Il est temps de retraverser la mer et de retrouver l'île centrale. Je fais escale sur une île à mi-chemin, Shodoshima - "L'île des olives". Je fais une montée terrible avec des pourcentages au-delà des 15 et je finis par pousser. En haut, la récompense estb un point de vue magnifique. D'un côté les nuages en train de se former et de l'autre le soleil. C'est magnifique de voir en direct comme la forêt transpire, l'humidité qui monte pour rejoindre le nuage. Je descends vers le soleil. Mon ombre me manquait. Je traverse l'île et je monte sur un autre ferry qui me dépose à Himeji, étape obligatoire d'après le guide. Le château de la ville est jugé un des plus beaux au Japon. Malheureusement il est fermé à l'heure de mon arrivée.
Je trouve une aire de camping à 10km du centre-ville, à côté de la plage. Cette nuit je n'ai pas d'abri mais le ciel est étoilé et rien ne présage de la pluie. Je me couche dans un épais matelas d'herbe avec le bourdonnement des moustiques qui tentent d'entrer dans mon cocon. Des limaces escaladent lentement les remparts de mon château mais ne trouveront pas de failles.
Grande statue 
Shodoshima
Shodoshima

Jour 5

La nuit aurait été parfaite si des ados n'avaient pas décidé de s'amuser avec leurs scooters sur le parking du camping. Ils me réveille à 2h du matin, puis les pêcheurs débarque à l'aube. Je ramasse ma tente qui a résisté aux attaques.
Je retourne en ville pour la visite du château. Un guide volontaire propose ses services gratuitement. En fait, le bâtiment qui attire tant de touristes n'est pas un château mais simplement une tour de garde. À l'intérieur rien de spécial étant donné que son but était purement militaire et défensif. Mais c'est son extérieur qui compte, même un 007 l'a utilisé comme décor. J'apprends beaucoup sur l'histoire du Japon et les raisons de leur enfermement.
Après ce cours accéléré d'histoire japonaise je reprends ma route. La pluie s'abat sur la ville comme jamais. Je traîne dans les passages du centre-ville et je profite pour faire mon premier resto. Une bonne surprise m'attend à la sortie et je repars vers Kobe.
J'entre dans l'agglomération d'Osaka et trouver un coin tranquille pour camper n'est pas facile. Les parcs au bord de la mer sont nombreux mais souvent bien gardés. J'essaie de négocier ma nuit mais le gardien est incorruptible. Ma nuit tombe et je n'ai toujours rien trouvé. Je m'arrête finalement dans un parc à 5km de Kobe. Les abris sont petits et ne permettent pas d'y cacher la tente. J'ai le choix de la planter dans l'herbe et de dormir sous l'abri sur un banc froid et dur. Je choisis la 2ème option. J'espère ne pas avoir des soucis avec la police.
Château de Hitmeji
L'intérieur du château 
Les tuiles 
Ancienne résidence de luxe 
Mini temple 
Ancienne maison 
Takehara
Intérieur de maison
Intérieur de maison
Intérieur de maison
Intérieur de maison
Mer intérieure de Seto
Les îles 
La mer de Seto
Île solitaire 
Shodoshima
Shodoshima
Shodoshima
Château de Hitmeji
Porte
L'intérieur du château
Autel 
Encore un pont 


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